vendredi 25 septembre 2009

Tuléar

Tulear, ville bordée par la mangrove.

Maud, Dadabe Gegeo et Florence, coopérants DCC à Mada.



Bord de mer à Tulear.


Plage près du port (baignade à éviter...)



Akory !

Me voici à Tuléar depuis une semaine environ. C’est une ville côtière fort sympathique. La ville n’est pas très grande et je prends plaisir à me balader à vélo parmi les véhicules, les charrettes tirées par les zébus et les pousse-pousse (transport local).
La plage au bord du port ne donne pas envie de se baigner car elle est très sale et le reste est constitué de mangrove. Il faut faire quelques kilomètres pour trouver des plages paradisiaques. Je n’ai pas encore eu l’occasion d’y aller car il faut prévoir 2 à 3 h de camion brousse sur piste pour s’y rendre et dormir au moins une nuit afin de profiter un peu.
Le climat est chaud et sec. Le vent souffle très fort et rafraîchit un peu, par contre il transporte beaucoup de poussière ! Ca donne un effet bronzé !

J’ai commencé mes premiers cours de malgache de manière intensive : 2h tous les après-midi plus les conversations à table avec les Sœurs ! C’est une langue assez simple si on la compare au français mais il existe différents dialectes selon les régions. J’apprends donc le malgache du sud !

Maud et Florence, deux coopérantes à Tuléar m’ont fait partager un peu leur quotidien, elles travaillent dans un centre pour handicapés. Florence est kinésithérapeute et Maud travaille avec les enseignantes spécialisées. Il y a très peu de moyens.
Maud donne aussi des cours d’alphabétisation en malgache aux femmes de la prison de Tuléar. Je l’ai accompagné là-bas et j’avoue avoir été choquée. Pour atteindre la prison des femmes, nous avons traversé la cour où se trouvent les hommes prisonniers. Ils sont environ 300. La nuit, ils sont entassés dans 3 locaux insalubres, les toilettes et les 2 douches sont ouvertes au regard de tous dans la cour. On leur donne un peu de manioc, les plus chanceux ont de la nourriture apportée par leur famille...
Les femmes ont l’air un peu mieux loties, elles n’étaient que 7 à mon passage et l’ambiance avait l’air un peu plus détendue. Une des femmes a accouché à la prison. A l’âge de cinq ans seulement, sa petite fille a été autorisée à sortir pour la première fois des murs de la prison. Maud a contribué à ce qu’on lui trouve une famille d’accueil…

Je découvre petit à petit la réalité du pays et sa grande misère. C’est triste de voir un pays avec autant de ressources et si peu de moyens… La crise politique bien entendu n’arrange rien !

Je compte rentrer à Sakaraha dimanche, il reste une semaine avant la rentrée et je vais commencer la préparation des cours !

Désolé pour le peu de photos et la mauvaise qualité des images, la connexion internet est très lente et même en réduisant la taille des images, ça ne marche pas toujours !

A bientôt, bises !

Elise

Sakaraha !

Le collège où je vais travailler : 4 classes.

Vue de ma chambre sur le potager et la bibliothèque

ma petite chambre!


Mon balcon (en haut à droite) qui donne sur la cour des maternelles.




Animaux à Mada!
















jeudi 24 septembre 2009

Quelques photos

A tana, avec Jacob et Alexia, deux coopérants enseignants.

la cité d'Akamasoa, du père Pédro.



le célèbre Père Pédro, figure humanitaire à Madagascar


paysage sur les hauts-plateaux


A tana, chez les Soeurs




La capitale!





lundi 21 septembre 2009

voyage vers le sud

Salama !

Me voici maintenant dans le sud de Madagascar. Je découvre petit à petit la culture du pays et je commence à prendre quelques cours de malgache avant la rentrée des classes.

Mon voyage vers le sud était original. J’appréhendais un peu le trajet de 24h en taxi brousse, j’ai donc préféré le faire en plusieurs étapes et j’ai bien fait ! Ah les transports locaux ! Je pensais y être préparée mais le manque de confort m’a vite rattrapé ! Et oui, on s’entasse souvent à 5 sur un siège prévu pour 3 sans compter les enfants qui ne payent pas mais qui prennent aussi de la place ! Ils restent donc debout le nez collé à la vitre ou se faufilent tant bien que mal pour trouver un endroit pour s’asseoir ! Ici pas de caprice ! Me sentant mal à l’aise, j’ai proposé mes genoux pour un bébé d’un an qui, assoupi, ne s’est pas rendu compte qu’il était passé de sa maman à moi… Lorsqu’il s’est réveillé, il a eu tellement peur de moi qu’il s’est mis à hurler ! Et oui les blancs ou « vazaha » intimident les enfants… Enfin, j’ai eu de la chance qu’il ne me fasse pas pipi dessus (les couches, ici, ça n’existe pas vraiment…).

Je me suis arrêtée à Ambosistra, une petite ville sympathique sur les hauts plateaux. On y fabrique du fromage et beaucoup d’artisanat. François, un coopérant séminariste y est arrivé en août. Il m’a fait visiter un peu le coin et m’a fait partager ses premières semaines de coopé ! J’ai partagé un repas avec une trentaine de prêtres et l’évêque de la région. C’était plutôt atypique !

Le lendemain, je suis repartie en direction de Fianarantsoa, 3h30 de virages sur une petite route goudronnée, quelques malades dans le taxi brousse mais nous sommes arrivés à bon port ! J’ai pu rencontrer trois autres coopérants tout juste venus de France : Julie, Anthony et Yves épuisés par le voyage et la découverte de leur logement plus qu’insalubre ! La bière locale, la THB, autour d’un repas, a permis de détendre un peu l’atmosphère ! Je n’ai pas eu le temps de découvrir Fianarantsoa car mon taxi brousse m’attendait dès le lendemain, destination Sakaraha, mon lieu de mission. Ce sera donc l’occasion d’ y revenir à un autre moment.

Sakaraha enfin ! J’étais impatiente de poser mes affaires et de découvrir mon lieu de travail. Sakaraha ressemble à une petite ville rurale. On y trouve un petit marché et quelques commerces, pour la plupart des boutiques de saphirs ! Il y a pas mal d’étrangers : sri lankais, pakistanais, chinois…et deux français : un gérant d’un hotely et moi-même. Diverses religions cohabitent : musulmans, bouddhistes, catholiques, protestants et autres mouvements chrétiens. Pour l’instant, je n’ai pas eu l’impression de me retrouver dans une ambiance de « far-west », les gens ont l’air plutôt détendus et accueillants !
La communauté dans laquelle je vis est assez grande. Il y a une école maternelle, primaire et un collège. On y trouve aussi un dispensaire, un cabinet dentaire, un potager (entretenu par les élèves) et aussi des animaux (cochons, poules, lapins, tortues et chiens).
Les sœurs sont d’un accueil très chaleureux et je me suis tout de suite sentie à l’aise. Ma chambre est simple et très sympathique, je commence à l’aménager tout doucement. Quant au confort, il est minime : pas d’eau chaude (pas vraiment besoin, il fait très chaud) mais l’électricité (avec de nombreuses coupures). Sans oublier la lessive, au lavoir, et la cuisine à l’extérieur au charbon de bois : grands moments de partage et de convivialité ! Ce mode de vie me plaît, j’ai l’impression de revenir à l’essentiel et d’apprécier les choses à leur juste valeur…

J’ai découvert un peu le profil de mon poste… On attend beaucoup de moi…
Je serai professeur de français en classes de 5e, 4e et 3e, soit environ 180 élèves ! Je devrais assurer 18h de cours mais s’ajoutent implicitement d’autres tâches :
-9h d’expression orale pendant les heures de bibliothèque de ces élèves,
-formation en informatique pour les enseignants
-formation pour les enseignantes de la maternelle
-animation avec les enfants : théâtre, arts-plastiques…
-formation B.A.F.A avec Maud, une autre coopérante de Tuléar.

Ce ne sont que des propositions, rien n’est imposé mais je sais qu’on attend beaucoup des coopérants. Dans un premier temps, je veillerai à assurer mes cours de français (objectif principal) et une fois lancée, j’aurai l’embarras du choix pour occuper mon temps !

En attendant, je vais poursuivre mes vacances à Tuléar, la ville la plus proche (à 2h environ de route) au bord de la mer. C’est là que je pourrai passer mes week-ends. Deux autres coopérantes y travaillent depuis un an et il y a accès à internet !

A bientôt !

Elise

dimanche 13 septembre 2009

Arrivée à Madagascar

Bonjour à tous !

Me voici dans la capitale depuis une semaine maintenant, et je suis ravie ! Je loge chez les Sœurs Sainte Thérèse de Tananarive, très accueillantes, et d’une gentillesse remarquable. Finalement, je n’appréhende plus la vie communautaire, je respecte leur quotidien religieux et elles respectent le fait que je ne sois pas vraiment pratiquante. Pour le reste, c’est très agréable de partager les tâches quotidiennes avec elles, la bonne humeur étant toujours au programme !
J’ai déjà appris quelques mots de base en malgache, j’ai plutôt intérêt car même à Tana, les gens parlent très peu français !

Ma première impression est très positive, les malgaches ont l’air très gentils et respectueux. J’avoue avoir eu un peu d’appréhension à m’aventurer seule en ville mais finalement je m’adapte très bien. Je retrouve le confort et la chaleur humaine des transports locaux : ici pas d’horaires et on remplit le bus au maximum ! Il me faut une heure environ en bus pour rejoindre le centre ville de Tana, le temps de trajet dépend des embouteillages ! Le premier jour, le gardien de la communauté m’a accompagné en ville et m’a montré les arrêts de bus (je n’ai pas réussi à retenir les noms qui sont à rallonge!) et maintenant je me débrouille seule. Bizarrement je me repère facilement malgré mon sens de l’orientation légendaire ! A noter que les noms de rues sont très rares et les arrêts de bus très peu indiqués (il faut avoir une bonne mémoire visuelle !). Et puis, en cas de doute, les gens se font un plaisir de m’indiquer la direction voire même de faire un bout de chemin avec moi et de m’inviter dans leurs familles !

Malheureusement, je retrouve la pauvreté comme au Mali et en Inde. Il y a beaucoup de mendicité dans les rues, notamment chez les enfants…

Malgré tout, je prends plaisir à arpenter les rues et les marchés, à renifler les odeurs et à observer les gens ! Je profite de mes vacances pour faire un peu de tourisme : les photos d’animaux viennent d’un parc. J’étais impatiente de voir quelques espèces endémiques !

J’ai retrouvé Alexia et Jacob, un couple de coopérants qui va enseigner dans un village en brousse aux environs de Tana. C’est agréable de pouvoir échanger avec d’autres volontaires ! Nous avions prévu de faire un peu de tourisme ensemble mais nos plans ont changé car des manifestations politiques ont éclaté le jour même au centre ville. Rien de grave mais nous avons préféré nous éloigner et en avons profité pour flâner autour du lac Anosy. Nous croisons les doigts pour que la situation politique se stabilise mais l’opposition du gouvernement de transition semble vouloir encore se faire entendre…

Samedi matin j’ai profité d’un trajet en voiture avec les Sœurs qui se rendaient dans un petit village aux environs de Tana. Les paysages sur les hauts plateaux sont splendides ! Les routes sont bordées de rizières, de végétation très colorée et de charrettes tirées par des zébus, le tout agrémenté par la couleur rouge de la terre ! J’ai fait très peu de photos pour le moment, il y a tellement de pauvreté ici que j’évite de me faire remarquer…

Aujourd’hui, je suis allée voir le célèbre père Pédro, l’une des plus grandes figures de l’aide humanitaire à Madagascar. En une quinzaine d’années, il a réussi à construire la cité d’Akamasoa qui abrite plus de 15000 habitants aidant ainsi les miséreux qui habitaient la décharge de la ville. Assister à sa messe est très impressionnant, des milliers de fidèles se regroupent chaque dimanche matin dans le gymnase ! C’est très vivant et joyeux : chants, danses, textes se succèdent dans un brouhaha permanent (les enfants jouent, mangent…). Rien à voir avec nos messes !

Mon séjour à Tana se termine. Mes papiers sont en règle et je suis inscrite au consulat français, ça a été plutôt rapide, je suis étonnée ! Quant au visa je verrai ça à Tuléar… Je reprends la route demain. Ne me sentant pas capable d’enchaîner 24h de taxi-brousse, j’ai décidé de descendre tout doucement la RN7 en direction de Sakaraha. Ma première escale sera à Ambosistra demain après-midi où je verrai François un autre coopérant DCC puis, je m’arrêterai un ou deux jours à Fianarantsoa. Enfin, je rejoindrai le fameux « far West malgache » et ses saphirs !

A bientôt !

Elise

samedi 5 septembre 2009

"Je ne voyage pas pour aller quelque part mais pour voyager ; je voyage pour le plaisir du voyage. L'important c'est de bouger ; d'éprouver d'un peu plus près les nécessités et les aléas de la vie, de quitter le lit douillet de la civilisation et sentir sous ses pas le granit terrestre avec par endroit, le coupant du silex."
Robert Louis Stevenson