vendredi 11 décembre 2009

correction et correction!

Cette semaine, nous avons fait passer les examens trimestriels aux élèves. J’ai découvert que les enseignants ne faisaient pas d’interrogation écrite durant le trimestre. Les élèves n’ont donc qu’une seule note qui fait office de moyenne. Je comprends mieux pourquoi les profs me regardaient d’un air surpris quand je me plaignais en début d’année du nombre élevé de copies. Ils devaient se demander pourquoi je corrigeais déjà à ce moment-là !

Pendant quatre jours, les jeunes ont enchaîné les épreuves. Un enseignant par classe pour surveiller ce petit monde et le sujet est copié au tableau. Pour l’épreuve de français, j’ai eu le droit de photocopier les textes, rare privilège car les photocopies coûtent cher !

Il a fallu ensuite corriger et remplir les bulletins ! Ce ne fût pas une mince affaire. J’ai donc enchaîné trois jours non stop à corriger ! Ainsi, je passais des heures de surveillance aux copies, car bien sûr, il n’était pas possible de s’occuper durant l’examen, surveiller 70 élèves demande beaucoup d’attention !

Je me suis donc organisée pour boucler l’affaire en trois jours, une classe par journée. Pas question d’entraver mon week-end avec des copies ! Voici quel était mon programme : réveil à 5h, 10 copies puis petit-dèj, 10 copies, surveillance 1h, 10 copies, surveillance 1h, 20 copies, déjeuner, 30 min de sieste, 10 copies, surveillance 2h, goûter, 10 copies, calcul des

moyennes (étant la seule à avoir fait des interrogations, j’ai du calculer les moyennes avec des coefficients différents tant qu’à faire !), dîner et remplissage des bulletins. Inutile de préciser que j’avais la tête comme une citrouille ! Ayant un sommeil très aléatoire, je continuais à corriger la nuit dans mes rêves, me réveillant en nage, à me demander où j’étais ! Bien contente d’avoir terminé. Finalement, j’ai bien fait de concentrer le travail : comme on dit « après l’effort, le réconfort !», je pars donc m’aérer un peu la tête à Tuléar. D’autant plus qu’Emilie, une amie de Mayotte arrive dimanche pour trois semaines ! Les vacances approchent !

Officiellement, je suis en vacances le vendredi 18 décembre mais ici, on prends le temps de se

préparer aux vacances ! Les cours arrêtent donc mardi. Mercredi matin : messe de l’école, jeudi ménage des classes et vendredi : réunion parents/profs. Ce n’est pas plus mal car les élèves sont fatigués et manquent de concentration après cette semaine intensive !

En ce qui concerne les résultats de l’examen de français, finalement, je m’attendais à pire. Les élèves se débrouillent à peu près en compréhension écrite et en connaissance de la langue. Par contre l’expression écrite et l’expression orale sont très faibles ! Il y a du boulot !

A Madagascar, l’enseignement est souvent transmissif et les jeunes sont habitués à apprendre par cœur. Je l’ai bien remarqué en surveillant les épreuves de SVT et d’Histoire-géographie, les élèves étaient ravis lorsqu’il s’agissait de ressortir le cours tel quel ! Il y a peu de place à la réflexion !

Un ami étudiant comorien m’a fait la remarque il y a quelques jours. Le problème de l’enseignement à Madagascar vient du fait que les gens maîtrisent mal dans l’ensemble, la langue française. Seulement, les cours et les examens sont en français. De nombreux professeurs enseignent sans parler réellement français, ils expliquent à moitié en malgache. A l’examen, il faut donc retranscrire le cours de manière intacte pour avoir une bonne note. Cet étudiant comorien qui parle couramment français a de moins bonnes notes lorsqu’il rédige d’une manière différente même si le contenu est identique…

C’est comme ça …

Je vous laisse là, heureuse d’être en week-end ! A bientôt !

vendredi 27 novembre 2009

Rizière à Sakaraha

Descente du drapeau le vendredi soir, les élèves et les professeurs entonnent l'hymne national

Quelques élèves de maternelle!




On frappe le riz pour en extraire les graines


Enfants dans la rizière

Me voilà portant le riz sur la tête!

Récolte du riz, c'est du boulot!

Fauchage du riz par les hommes

Zébus dans la rizière

Week-end du 20 au 22 novembre


J’ai profité de mon week-end à Sakaraha pour travailler. Et oui, je suis quand même là pour ça ! Enseigner à 172 élèves ne me laisse pas le temps de m’ennuyer ! J’ai de quoi faire entre la préparation des cours et la correction des copies interminable ! Mais bon, j’ai fini par prendre le rythme même si je me demande souvent si j’arriverai à finir le programme !

Parfois, j’ai l’impression d’être dans une autre époque ! En effet, beaucoup de choses me paraissent très traditionnelles : l’uniforme, le lever et la descente du drapeau national en début et fin de semaine accompagné de l’hymne national, la prière avant et après chaque cours, les punitions, mais aussi les prénoms des élèves (Roger, Maurice, Nestor, Hortence, Antoinette…). Je me sens moins seule tout à coup avec mes prénoms de grand-mère ! lol !

Je ne vous avais jamais parlé des prénoms des élèves, c’est toute une histoire ! Chaque enfant a un nom de famille et environ trois prénoms (malgaches et français). Sur les listes d’élèves, on en choisit un mais sans en aviser l’enfant, ce qui fait qu’il ne se reconnaît pas quand on l’appelle ou alors, sur sa copie, il met un autre prénom. Je me suis donc arrachée les cheveux lors de mes premières corrections de copies car je ne retrouvais pas les élèves ! Vous pouvez imaginer la galère avec un effectif de 70 ! Heureusement, nous avons maintenant un plan de classe avec les « vrais » prénoms et chaque élève a un numéro d’inscription, ce qui facilite le remplissage des bulletins de note !

Les vacances approchent, bientôt Noël ! Chaque fin de trimestre, il y a un examen à faire passer aux élèves. C’est dans 15 jours déjà ! Je suis en train de préparer les sujets.

Autrement, lundi dernier, je suis allée aider à récolter le riz dans la rizière appartenant aux Sœurs. Les hommes fauchent les plantes et les femmes et les enfants ramassent et portent le tout sur une bâche. J’ai appris à porter sur la tête ! J’en ai fait rire plus d’un ! (cf. les photos).

La troisième étape consiste à battre le riz, ensuite on le fait sécher et enfin on le passe dans une décortiqueuse ! Tout un travail ! Il peut y avoir jusqu’à trois récoltes par an sur une même terre.


A bientôt!


Elise

Ihosy/Mahasoa

Paysage à Mahasoa

village de Mahasoa

Eglise dans un village voisin

Village de Mahasoa

caméléon

On se bouscule pour la photo!

Grand-mère et sa petite fille

paysage brûlé à Ihosy

Ihosy

Attente du taxi-brousse à Sakaraha

Un ptit bout de choux dans les bras!

Les 3 coopérantes en week-end : ça donne le sourire!


13 au 15 novembre 2009
Ihosy/Mahasoa

Ce week-end, Maud et Florence m’ont rejoint à Sakaraha. Nous étions invitées dans un village en brousse aux environs d’Ihosy. Quatre heures de taxi-brousse après, nous arrivions dans la petite ville d’Ihosy. Un prêtre italien devait venir nous chercher pour nous emmener dans son village et nous montrer le projet de sa congrégation. Et pourtant, aucun signe du Père… Après quelques heures d’attente, nous avons fini par nous inquiéter un peu (même si l’imprévu à Mada est plus que prévisible !). En effet, il fallait tout-de-même songer à trouver un lieu pour dormir … Nous nous sommes retrouvées chez des Sœurs (pour changer) qui nous ont hébergées une nuit. Une voiture est venue nous chercher le lendemain, le curé étant tombé en panne aux environs d’Ambosistra, il n’avait pu nous prévenir de son retard…

Nous sommes donc parties vers le village de Mahasoa en pleine brousse, à une trentaine de kilomètres au nord d’Ihosy. Visiter cette région m’a fait réaliser à quel point il est urgent de réagir. Les paysages offrent un spectacle désolant : des étendues de plaines brûlées à perte de vue ! Les malgaches, par coutume et besoin, brûlent leur terre. Ils pratiquent la culture sur brûlis mais au bout de plusieurs feux, les ressources de la terre s’épuisent et plus rien ne repousse. Malgré ce constat, les feux continuent de se propager, c’est invraisemblable. Certains pensent aussi que les feux, par leur fumée, amènent des nuages qui feront tomber la pluie… Croyances et traditions retardent parfois le progrès ! Si les choses évoluent ainsi, dans dix ans, Madagascar se transformera en désert !

Nous avons visité ce petit village en bordure d’un lac. Inutile de souligner la pauvreté, les gens se débrouillent avec le peu qu’ils ont. La congrégation des Sœurs de la Charité de Rome et le Père Scenato sont sur le point d’ouvrir un préventorium chargé d’accueillir les enfants victimes de malnutrition. Ils ont aussi construit un dispensaire et une école (maternelle/primaire/collège). Les congrégations religieuses jouent un rôle primordial à Madagascar, elles sont à l’origine de nombreux projets de développement. C’est important de le souligner.


Veloma

Elise

samedi 7 novembre 2009

Apprentissage de la cuisine malgache





Akory!

Le week-end dernier, je l'ai passé pour la première fois à Sakaraha. J'avais envie de me reposer un peu chez moi et d'essayer de passer du temps avec les gens. C'est donc devenu un week-end "cuisine". En effet, pour financer le voyage de fin d'année d'école, nous avons préparé avec les professeurs de l'école, quelques spécialités malgaches : cacahuètes grillées, caca-pigeons (gateaux apéritifs) et balamboy (boulettes de manioc et d'oignons fries). C'était sympa et surtout ça m'a permis d'échanger avec mes collègues. La barrière de la langue est omniprésente et c'est difficile de créer des liens sociaux. J'essaie pourtant d'apprendre le malgache mais ça prend beaucoup de temps... Il faudra donc être patiente de ce côté là!

En ce qui concerne les cours, ça se passe plutôt bien, enseigner devant autant d'élèves n'est pas de tout repos mais ça me plaît et les jeunes sont sympathiques et curieux!

Ce week-end me voilà à nouveau à Tulear où je retrouve la chaleur et le vent mais aussi d'autres français. C'est agréable de se retrouver en ville, j'en profite d'ailleurs pour y faire quelques courses!

A bientôt

Veloma!

Elise

vendredi 23 octobre 2009

Parc national de l’Isalo avec Faycal et Hélène










Week-end du 17/18 octobre 2009

J’ai rejoint ce week-end Faycal et Hélène, un couple d’amis venus de Mayotte. Nous étions à Ranohira, petite ville à l’entrée du parc national de l’Isalo. Le massif de l’Isalo est formé de canyons, de cascades et de piscines naturelles. Nous avons fait une petite randonnée dans ce magnifique parc, appréciant la végétation, les reliefs des roches ainsi que les nombreuses espèces d’insectes. Nous nous sommes même baignés dans une des piscines naturelles. On a pu observer aussi quelques makis (lémuriens avec la queue noire et blanche).

Je suis contente d’avoir pu partager un peu ma vie à Sakaraha avec des amis français. Ils sont restés une nuit à la communauté et je leur ai fait visiter un peu la ville et surtout l’école. Ils ont eu l’occasion de voir les élèves et le fonctionnement de l’établissement. C’était très sympa aussi d’échanger sur des méthodes pédagogiques, entre profs de collège, on se soutient !

Ils m’ont donné envie de leur rendre visite à Mayotte, alors j’irai sûrement au mois d’avril sauf si certains veulent venir à Mada à cette période. Dans ce cas, il faudra me le dire rapidement, avant que je prenne mon billet.

Bises

Elise

Adaptation!


danse des profs


danse des 5e


discours


danse des 4e


Deux élèves de maternelle qui adorent les photos!

Mes élèves de 3e

pic-nic dans la classe avec les 3e


Match de foot prof/élèves : on s'est pris 4/0


Me voici avec quelques-unes de mes collègues


Fête de St-Thérèse avec les Soeurs


Les élèves du primaire en uniforme vu de ma fenêtre


9/11 octobre :

Nouveau week-end, direction Tuléar. Je suis toujours contente de rejoindre cette ville qui me plaît beaucoup. Je m’y suis sentie tout de suite à l’aise car c’est ni trop grand, ni trop petit. J’ y trouve facilement des repères, et puis il y la mer ! Je suis enfin allée me baigner dans le canal du mozambique. Il a fallu pédaler à vélo sur du sable pendant une trentaine de minutes et le résultat en valait la peine ! Au-delà de dunes de sable, la plage est apparue, agrémentée de pirogues de pêcheurs. Nous nous sommes baignés dans une eau tiède, c’était très agréable !

A Tulear, il y a aussi internet (et oui je suis encore accro !) mais je risque d’en être rapidement dégoûtée ! Bizarrement, il y a plus de coupures d’électricité et d’eau à Tulear qu’à Sakaraha, c’est donc très frustrant quand on est sur le point d’envoyer des mails ou des photos, déjà que la connexion est lente ! Il faut donc changer de quartier ou repasser quelques heures après ! Ah la la ! Mille excuses à ceux à qui je n'ai pas répondu, vous comprenez maintenant pourquoi...


Semaine du 12 au 16 octobre :

Me voilà installée dans mon rôle d’enseignante ! Il y a du boulot, je vous laisse imaginer ! Ma conscience professionnelle me dicte des termes tels que « différenciation pédagogique » ou « constructivisme » mais je n’ai pas encore trouvé le fonctionnement adéquate : ils sont si nombreux ! Mon emploi du temps vient d’être fixé : je ne travaille pas le vendredi après-midi et le lundi, ça me laisse les week-end de libres ! Ouf !

Sinon, j’ai décidé de prendre des groupes d’élèves aux heures de bibliothèque pour pratiquer l’oral parce que le niveau est très faible ! C’est difficile d’imaginer que ces élèves sont censés avoir un niveau brevet alors que le français n’est pas leur langue maternelle ! Mais bon, je ne désespère pas. La première évaluation écrite n’est d’ailleurs pas si catastrophique… Et oui, j’ai commencé à les évaluer, j’ai donc passé des heures à corriger ! Forcément, vu le nombre d’élèves ! Il va falloir que je m’organise pour ne pas avoir à corriger les trois classes la même semaine !

En ce qui concerne la gestion de classe, ça vient progressivement mais je peine à avoir le silence complet. J’ai l’impression qu’ils ont toujours eu l’habitude de bavarder sans arrêt, c’est pénible ! Les élèves démarrent au quart de tour, c’est impressionnant, un exemple : dès que je prononce mal un prénom malgache, ils éclatent de rire pendant 5 minutes, c’est fatiguant ! J’ai donc renoncé pour l’instant à faire l’appel, je demande à un élève de le faire car ils ont des noms à rallonge et au moins trois prénoms (je vous laisse imaginer 70×4 éclats de rire rien que pour commencer le cours !). Je savais par avance que les Malgaches ont tendance à rire quand on parle leur langue mais pas à ce point ! Mais bon, au fur et à mesure, les élèves se calment !

Dans l’ensemble ils sont tout-de-même sympathiques et curieux ! J’attends quelques semaines avant de mettre en place un dispositif pédagogique différent (travail en groupes), il faut du temps pour s’adapter (autant pour eux que pour moi !).

En dehors du collège, ma vie à Sakaraha suit son cours, les gens s’habituent à ma présence et je me sens plus à l’aise quand je sors au marché. Je découvre petit à petit et avec grand plaisir la culture. Pas plus tard qu’hier, j’ai cru qu’une manifestation explosait car une foule de gens s’est mise subitement à courir en criant. Rien à voir, il s’agissait seulement du traditionnel retournement des morts appelé « famadihana ». Il s’agit d’une sorte de deuxième enterrement quelques années après la mort du défunt. Le rituel commence par l’exhumation du corps, qui est transporté en procession par ses proches avant d’être enveloppé dans un nouveau linceul. Les membres de la famille défilent pour lui parler, chanter et danser (c’est ce que j’ai confondu avec une manifestation !). L’ancêtre retourne ensuite dans son tombeau. La cérémonie peut durer plusieurs jours, baignée dans une ambiance de fête. Inutile donc d’essayer de dormir car la fiesta dure toute la nuit et dans ces cas-là, on se préoccupe pas du sommeil des voisins!

Vendredi nous avons fêté à l’école la fête de St-Thérèse d’Avila et la rentrée. Il n’y a donc pas eu cours ce jour là. Après la messe, il y a eu des matches de foot dont le fameux match collégiens contre enseignants. Le terrain était la cour de l’école recouverte de sable brûlant ! Rien qu’en baskets, je sentais la chaleur du sol et pourtant les élèves et les autres profs jouaient pieds nus ! Nous les profs, avons perdu (avec mon niveau, je pense avoir touché la balle 4 fois !) Mais bon, c’était plutôt drôle. Nous avons ensuite pique-niqués dans nos classes. Puis, l’heure du discours a sonné. Encore une histoire de culture car à Madagascar, on adore les discours. Il y a donc eu un concours entre les élèves ! La fête s’est achevée avec des danses. C’est incroyable comme ils ont le rythme dans la peau, même les touts petits ! Je vous laisse regarder les photos !

Veloma !

dimanche 11 octobre 2009

rentrée des classes

Lundi 5 octobre :

Voilà presque un mois que je suis à Madagascar et les vacances se terminent ! Place maintenant à l’entrée sur le terrain…
J’ai assisté aujourd’hui à la réunion de rentrée en malgache, je pense avoir compris l’essentiel (une sœur me traduisait un peu) mais j’avoue avoir trouvé le temps long !Nous sommes environ 25 enseignants de la maternelle au collège. Plusieurs d’entre eux enseignent à la fois dans un établissement public et ici à l’école privée. Nous attendons leur emploi du temps pour fixer le nôtre. J’espère pouvoir garder mon vendredi et mon lundi matin de libres (comme c’était précisé dans mon contrat) mais je pense que ça risque d’être difficilement applicable… On verra !
Nous avons deux périodes de vacances en moins : celles de la Toussaint sont annulées puisque nous rentrons en octobre et celles de février n’existent pas. Et dire que je trouvais les périodes longues en France ! Les vacances de Noël et d’avril sont les mêmes. Par contre nous terminons l’année fin juillet et je suis de correction du brevet jusqu’à la mi-août.
Les horaires sont 7H/12H et 14H30/17H30, tant pis pour la chaleur, ça ne change pas. Il faut dire qu’il fait chaud toute l’année dans le sud !
En théorie, le fonctionnement de l’établissement ressemble beaucoup à notre système (pour ce que je me souviens de l’époque du collège), à l’exception des effectifs ! Les frais de scolarité sont chers par rapport au niveau de vie, il en est de même pour l’achat des fournitures scolaires ! On se passe donc de manuels… Je vais devenir une pro. de l’écriture au tableau : finies les lignes de travers ! Dans deux ans, je lance un concours à la secte des instits !
Demain, je commence avec les 70 élèves de 4e puis j’enchaîne avec les 45 (je crois) élèves de 3e. J’espère qu’ils comprennent un peu le français mais étant donné que tous les enseignants ne maîtrisent pas notre langue, j’ai quelques doutes… !


Mercredi 7 octobre 2009 :
Deuxième jour de classe, je sens déjà la fatigue. Et oui il faut reprendre le rythme et s’adapter au système !Le jour de la rentrée était surprenant. Tous les élèves de primaire et de collège vêtus de leur uniforme bleu marine, ainsi que les parents, étaient réunis dans la cour. La directrice a fait un long discours (en malgache bien sûr), rappelé certaines règles de discipline et présenté les enseignants. On a même eu droit à des cris d’encouragements de la part des élèves tels des supporters de basket ! C’était assez drôle. Ensuite, le drapeau malgache a été hissé et tout le monde a entonné l’hymne national. Et pour terminer, une prière collective a été dîtes. N’oublions pas qu’il s’agit d’un établissement catholique privé et que les élèves cathos ou pas (et moi aussi) doivent participer aux prières avant et après chaque cours : soit 4 fois par jour ! On s’y fait…
Quant à la rencontre avec les élèves, je m’attendais à pire, vu le nombre d’avertissements que j’avais eus concernant la discipline ! Mais je sais que ça ne va pas être simple !Les effectifs sont plus faibles que prévu mais on attend encore des élèves : ceux qui n’ont pas encore payé les frais de scolarité !Au final : 32 élèves de 3e (super !), 60 élèves de 4e et environ 70 élèves de 5e. L’effectif joue beaucoup sur la gestion de classe.En général, les élèves sont assez bruyants et s’agitent très rapidement, comme au Mali, mais ils obéissent sans répondre…pour le moment ! La classe de 3e est très agréable car ils sont peu nombreux et sûrement parce que l’année précédente, ils ont déjà travaillé avec une coopérante. Merci Elodie !
Je n’en dirais pas autant des 4e ! Il y beaucoup de redoublants, c’est pas pour rien que l’établissement affiche 100% de réussite au brevet et pour ceux qui finissent par passer en 3e et qui n’ont pas une bonne moyenne, on les inscrit en candidat libre… Toutefois, le niveau dans les établissements privés est nettement supérieur aux établissements publics.
6O élèves dans une classe, ça crée un fond sonore assez désagréable entre ceux qui bougent, font tomber leurs affaires et ceux qui bavardent ! Et puis, les portes et les fenêtres sont ouvertes car il fait trop chaud alors on entend aussi les bruits extérieurs ! Ce ne sera pas beaucoup plus calme que la maternelle !Il faut rajouter aussi que les 5e et les 4e (à part les redoublants) n’ont encore jamais eu de cours essentiellement en français, les professeurs utilisaient en partie le malgache. Il va falloir travailler beaucoup l’expression orale ! Je ne suis même pas sûre que les élèves me comprennent entièrement.
J’ai mis en place un règlement de classe et ai déjà donné plusieurs avertissements. J’aimerais créer une ambiance de classe sympa pour pouvoir travailler en groupes mais je pense que ça va prendre du temps, car les élèves n’ont pas l’habitude de fonctionner ainsi.
Me voilà donc partie pour l’année scolaire, j’attends l’emploi du temps définitif pour m’organiser et mettre en place d’autres activités.

A bientôt !

Elise

samedi 10 octobre 2009

Week-end du 3 et 4 octobre : village d’Ambohimahavelona.

1er baobab que j'approche!

Me voilà dans un champ de canne à sucre!

fabrication de briques


village d'Ambohimahavelona


Dadabe, Florence et Maud



Fleuve Onilahy



village au bord du fleuve



alambic traditionnel pour le rhum!


on coupe la canne à sucre pour la fabrication du rhum


et ensuite on pille puis on laisse macérer


bananeraie

rizière

piscine naturelle dans une source : le bonheur!



notre camion bâché chargé de légumes!

il faut pousser car on est trop lourd!



à l'intérieur, on s'entasse!

pousse-pousse et taxi brousse, vive les transports locaux!



Akory iaby (bonjour à tous) !

J’ai profité de mon dernier week-end de vacances pour aller visiter le coin. J’ai accompagné Maud, une coopérante de Tulear et une amie à elle au village d’Ambohimahavelona, en brousse. C’est à une trentaine de kilomètres de Tulear mais il faut en moyenne 3h pour y aller ! Et oui, le salaire de coopérant nous oblige (et c’est tant mieux) à utiliser les transports locaux. J’ai testé pour la première fois le camion bâché, on s’y entasse à 40 avec les bagages et les marchandises. Là n’est pas le plus difficile, c’est la route enfin, plutôt la piste… Ah oui j’oubliais, ce camion a un moteur de tracteur, très résistant apparemment mais qui avance très très lentement. Après 1heure de goudron, nous avons donc bifurqué sur une piste de terre dure et pierreuse et avons dégusté 2h de bosses et de poussière ! A l’arrivée on était tout blancs même les malgaches ! J’en rigole maintenant mais ça n’a pas toujours été le cas, surtout que le retour a duré 4h (petite panne) et qu’un sac et deux enfants étaient posés sur mes pieds ! Enfin, vu la situation économique du pays, le réseau routier n’est pas franchement la priorité !

Par contre, le voyage en valait la peine ! Ambohimahavelona est un petit village de brousse superbe à proximité du fleuve Onilahy. Le paysage est complètement différent des plaines arides de Tuléar et Sakaraha. En effet, le fleuve et les sources d’eau apportent une végétation incroyable : rizières au vert éclatant, cultures riches et variées et arbres fruitiers magnifiques (bananiers, manguiers, tamariniers…) ! Une palette de couleurs très contrastée avec la terre rouge ! J’ai pas encore sorti mes crayons mais c’est pas l’envie qui manque !



Nous avons été accueillies par un Dadabe (grand-père en malgache) que Maud connaît bien. Nous avons logé chez lui à la malgache et avons profité de sa piscine naturelle de nuit comme de jour ! Puis, nous nous sommes promenés dans les villages alentours et avons pu observer la fabrication artisanale du rhum, la spécialité de Madagascar !

C’était dépaysant et très sympa même si nous avons passé autant de temps dans le camion que dans le village! Je vous laisse voir les photos !

Biz