Cette semaine, nous avons fait passer les examens trimestriels aux élèves. J’ai découvert que les enseignants ne faisaient pas d’interrogation écrite durant le trimestre. Les élèves n’ont donc qu’une seule note qui fait office de moyenne. Je comprends mieux pourquoi les profs me regardaient d’un air surpris quand je me plaignais en début d’année du nombre élevé de copies. Ils devaient se demander pourquoi je corrigeais déjà à ce moment-là !
Pendant quatre jours, les jeunes ont enchaîné les épreuves. Un enseignant par classe pour surveiller ce petit monde et le sujet est copié au tableau. Pour l’épreuve de français, j’ai eu le droit de photocopier les textes, rare privilège car les photocopies coûtent cher !
Il a fallu ensuite corriger et remplir les bulletins ! Ce ne fût pas une mince affaire. J’ai donc enchaîné trois jours non stop à corriger ! Ainsi, je passais des heures de surveillance aux copies, car bien sûr, il n’était pas possible de s’occuper durant l’examen, surveiller 70 élèves demande beaucoup d’attention !
Je me suis donc organisée pour boucler l’affaire en trois jours, une classe par journée. Pas question d’entraver mon week-end avec des copies ! Voici quel était mon programme : réveil à 5h, 10 copies puis petit-dèj, 10 copies, surveillance 1h, 10 copies, surveillance 1h, 20 copies, déjeuner, 30 min de sieste, 10 copies, surveillance 2h, goûter, 10 copies, calcul des
moyennes (étant la seule à avoir fait des interrogations, j’ai du calculer les moyennes avec des coefficients différents tant qu’à faire !), dîner et remplissage des bulletins. Inutile de préciser que j’avais la tête comme une citrouille ! Ayant un sommeil très aléatoire, je continuais à corriger la nuit dans mes rêves, me réveillant en nage, à me demander où j’étais ! Bien contente d’avoir terminé. Finalement, j’ai bien fait de concentrer le travail : comme on dit « après l’effort, le réconfort !», je pars donc m’aérer un peu la tête à Tuléar. D’autant plus qu’Emilie, une amie de Mayotte arrive dimanche pour trois semaines ! Les vacances approchent !
Officiellement, je suis en vacances le vendredi 18 décembre mais ici, on prends le temps de se
préparer aux vacances ! Les cours arrêtent donc mardi. Mercredi matin : messe de l’école, jeudi ménage des classes et vendredi : réunion parents/profs. Ce n’est pas plus mal car les élèves sont fatigués et manquent de concentration après cette semaine intensive !
En ce qui concerne les résultats de l’examen de français, finalement, je m’attendais à pire. Les élèves se débrouillent à peu près en compréhension écrite et en connaissance de la langue. Par contre l’expression écrite et l’expression orale sont très faibles ! Il y a du boulot !
A Madagascar, l’enseignement est souvent transmissif et les jeunes sont habitués à apprendre par cœur. Je l’ai bien remarqué en surveillant les épreuves de SVT et d’Histoire-géographie, les élèves étaient ravis lorsqu’il s’agissait de ressortir le cours tel quel ! Il y a peu de place à la réflexion !
Un ami étudiant comorien m’a fait la remarque il y a quelques jours. Le problème de l’enseignement à Madagascar vient du fait que les gens maîtrisent mal dans l’ensemble, la langue française. Seulement, les cours et les examens sont en français. De nombreux professeurs enseignent sans parler réellement français, ils expliquent à moitié en malgache. A l’examen, il faut donc retranscrire le cours de manière intacte pour avoir une bonne note. Cet étudiant comorien qui parle couramment français a de moins bonnes notes lorsqu’il rédige d’une manière différente même si le contenu est identique…
C’est comme ça …
Je vous laisse là, heureuse d’être en week-end ! A bientôt !